Recommandations des bibliothécaires de la ville de Paris – public adulte

Dans le cadre du partenariat avec les bibliothèques de la Ville de Paris, les bibliothécaires vous présentent une sélection de coups de cœur poétiques destinés aux adultes. De quoi vous inspirer pour le Grand Prix Poésie !

 

  • Service du Document et des Échanges (SDE) – Annick Khallouf

 

Bus 83, de Ramona Badescu, illustration Benoît Guillaume ; traduction arabe Golan Haji, éd. Le Port a jauni, 2020

Fermez les yeux et laissez-vous envahir par de la musique des mots de Ramona Badescu. Vous partagerez, avec elle, dans le bus 83, ces trajets débordants de vie, qui vous mènerons jusqu’à la plage du Prado. Les illustrations réalisées aux feutres de couleurs renforcent la luminosité et la vitalité de ce recueil. Une autre façon de prendre le bus et de découvrir Marseille. A partager avec le plus grand nombre. Textes destinés aux plus grands et aux adultes. À partir de 12 ans.

 

  • Bibliothèque Marguerite Audoux (Paris, 3e) – Joseph Guinvarc’h

 

Éblouissement de Chet Baker, 40 poèmes d’Éric Sarner, éd. La Passe du vent Poésie, 2010

Plus qu’un hommage poétique rendu à un musicien, il s’agit d’une véritable descente dans les bas-fonds du jazz et d’une quête ininterrompue du silence sur les pas de Chet Baker, trompettiste et chanteur de jazz américain. Un texte d’une belle musicalité, dont l’élan rythmique et le souffle des mots n’est pas sans rappeler, une reprise instrumentale, un solo, une improvisation.

 

Sugar et autres poèmes, d’Éric Sarner, éd. Poésie/Gallimard, 2021

Que ce soit dans Sugar, poème de la boxe où la vie défile en noir et blanc comme un combat ou dans Cœur chronique, lexique des émotions ordinaires qui saisit au plus près le quotidien, l’écriture d’Éric Sarner est sobre, directe, concrète. Un style qu’il confirme dans Petit carnet de silence, carnet de bord de l’expérience rigoureusement vécue d’un mutisme consenti d’une durée de 7 jours, et qui complète ces deux recueils majeurs.

 

Les variations de la citerne, de Jean Wagner, éd. Actes Sud, 2020

Poète du réel, Jan Wagner capture le quotidien et le banal dans de foisonnants tableaux vivants peuplés d’animaux, de plantes et d’insectes… 57 variations où le familier côtoie l’universel. Nous sommes invités à regarder le monde tel qu’il nous étonne, dans une écriture simple, sans fioritures, pleine de retenue et de pudeur, vivifiante. Prix Max Jacob 2020

 

La Sauvagerie, de Pierre Vinclair, éd. Biophilia – Pierre Corti, 2020

À partir de dizains d’abord commandés à 50 poètes contemporains, Pierre Vinclair a composé une épopée de douze chants, explorant les rapports que nous entretenons avec les autres vivants, les catastrophes, la crise écologique. Et c’est à une insolite expérience de lecture que nous sommes invités, un voyage dans la langue, la culture, où le rythme des mots propulse un combat pour faire de la terre un objet de poésie et « de haute vertu », dans un ouvrage collectif et fraternel.

 

Œuvres poétiques, de Jean Sénac, éd. Actes Sud, 2019

René Char écrivait à propos des poèmes de Jean Sénac qu’ils « chantent à longue voix nourrie et pure le paysage de l’atelier immense du soleil, atelier qui a la nuit pour toiture et l ‘homme comme exploit décevant et merveilleux ». Réédition chez Actes Sud d’une œuvre poétique de première force pour (re)découvrir un auteur par trop méconnu, lui qui mourut en 1973, assassiné comme Pasolini, oublié des français, méprisé des algériens alors qu’il avait choisi l’Algérie comme patrie.

 

  • Bibliothèque Italie (Paris, 13e)  – Jean Colombani

 

Une autre ville de Vlada Urošević, éd. Le temps des cerises, 2015

Le collage en noir et blanc qui illustre la couverture de ce recueil – une cathédrale perdue en mer sous les assauts de la houle et un ciel d’orage – donne tout de suite le ton : nous entrons dans un rêve fascinant dont très vite nous ne voulons plus sortir. Les monstres y sont pourtant nombreux et la guerre et la dévastation y font rage, mais la beauté y survit et nous ne pouvons plus nous en séparer. Parfois même nous rions sans nous y attendre, et nous reprenons, surpris par cet éclat de rire, notre lecture qui nous porte vers de nouveaux territoires inconnus et inquiétants.

 

C’est avec mains qu’on fait chansons de Lyonel Trouillot, éd. Le temps des cerises, 2015

Le romancier haïtien Lyonel Trouillot nous propose un court mais très dense recueil. Il est rare de lire un poète douter si ouvertement de lui-même et nous offrir dans le même temps une prose poétique aussi évidente, aussi lyrique et aussi puissante sur ses douleurs intimes et les blessures de son pays. C’est ce que réussit avec ce recueil Lyonel Trouillot, un ami dont nous comprenons  la valeur et dont l’éloignement nous fait souffrir.

 

  • Bibliothèque Hélène Berr (Paris, 12e) – Béatrice Tort

 

Je reviendrai saluer le soleil, de Forough Farrokhzâd, anthologie des éd. L’Oreille du loup, 2011

Ce poème, c’est la traversée d’une période trouble menant vers l’acceptation de soi, c’est une nouvelle naissance dans un décor grandiose, c’est une volonté de paraître, d’être. Les mots font résonner le rapport au dehors, à l’ailleurs. Particulièrement parlant aujourd’hui, il donne espoir vers une guérison future.

 

Les espaces du sommeil, de Robert Desnos, recueil « Corps et biens », éd. Gallimard, 1968

L’un des plus beaux poèmes d’amour, pour l’être aimé mais aussi pour le monde de la nuit : du sommeil, des songes. Là où le rêve et la réalité s’emmêlent pour que les désirs, en se dessinant, prennent forme… jusqu’à devenir réels ?