La façade grenat
Ces briques cramoisies comme unique printemps
Et pour les magnolias un champ de volets blancs
S’ouvrant chaque matin sur une vue captive
Se renfermant le soir sur une âme pensive
Suis-je à Paris ? Ou bien serait-ce Bogota ?
Quand le soleil commence et puis finit sa course
Sa crinière essorée, une lumière rousse
Ruisselle sur les murs d’un semblable grenat
L’immeuble faisant front se transforme en écran
Sur lequel défilent les souvenirs d’antan
Qui veulent revenir mais en chemin s’essoufflent
Je renverse mes vers dans les pots du balcon
J’interromps les pigeons et leurs tendres chansons
Pour qu’ils picorent un peu ces oublis qui m’étouffent.
Julie Lang, 23 ans, Paris
Catégorie adultes