L’Âme en exil

Je suis parti, mais rien n’est derrière.

Ma terre m’habite encore, sans frontière.

Chaque rue ici m’appelle étranger,

chaque nuit ramène ce que j’ai fui.

Je parle, mais ce n’est pas ma voix.

Ma langue se tord sous le poids du manque.

J’ai faim d’un lieu qui n’existe plus.

Je dors avec des visages disparus.

Mon cœur bat à contre-temps,

comme s’il cherchait encore l’origine.

Mais je me relève, même bancal.

J’apprends à vivre dans le vide.

Je suis fait de cendres et de liens invisibles.

Et j’avance, parce que rester serait mourir.

Alpha Ibrahima Bah, 15 ans, Clisson

Catégorie Jeunes