Danse sur les dunes

Une toile de soie, fine comme un soupir,

S’évade d’un rêve, prête à s’assouvir.

Elle ondule, serpente, comme l’eau qui frissonne,

Fuyant l’ombre muette que l’hiver emprisonne.

Le vent, poète farouche, la fait tourbillonner,

Il l’enlace, il la pousse, puis feint de l’oublier.

Elle devient un serpent aux écailles de givre,

Qui fend l’air limpide, comme un fil ivre.

Un instant, elle s’enroule autour d’un mirage,

Une oasis d’ombres, un souffle sans âge.

Elle cueille au passage un parfum de jasmin,

Un soupçon d’encens et le froid du matin.

Alors, laisse-la voguer, libre et insaisissable,

Car cette soie n’est pas qu’un tissu qui s’égare.